mercredi 15 février 2017

De Community Manager à Bibliothécaire




Aujourd'hui un article un peu plus personnel.

Je profite d'une bronchite qui m'empêche de lire posée au calme (oui c'est dur de rester concentré quand on tousse toutes les 10 minutes), pour en dire un peu plus sur mon parcours, et sur combien j'aime la nouvelle voie que j'ai choisi.

Il y a encore un an, j'étais community manager. C'est à dire que je m'occupais des réseaux sociaux de marques connues et moins connues, d'entreprises ou d'associations.
Ce métier, je l'ai un peu pris par hasard à un moment où je cherchais juste de quoi remplir mon frigo et payer mon loyer. Il s'est trouvé qu'il m'a plu, du moins au début, et que je l'ai exercé avec des hauts et des bas pendant 7 ans.

Et puis, un jour, j'ai constaté que mon métier ne me convenait plus car il avait pris un accent beaucoup trop "marketing" pour moi, il était temps pour une ré-orientation professionnelle.

A 31 ans, l'introspection n'est pas chose aisée. Une fois l'impression d'avoir acquis des compétences qui ne me serviront plus et d'avoir perdu mon temps (alors que ce n'est pas le cas) mis de côté, je suis revenue à mes premières amours. Les livres, et l'échange humain. Bon, même si techniquement en vrai, aujourd'hui, je range quand même beaucoup.


et à râler parce que bon dieu c'est pas dur de ranger une revuuuuuuue !

Les bibliothèques et moi, c'est une histoire d'amour depuis toujours. Quand j'étais petite, c'était mon lieu de sortie favori. On y allait le mercredi après-midi après le purée-jambon-doctor Quinn Femme Médecin, et le samedi matin avant le pain-chaussons aux pommes et le poulet frites.
Des petites traditions qui ont construit ma curiosité de lectrice et permis à ma mère que je lui fiche un peu la paix. J'ai donc beaucoup entendu : "va tester le nouveau jeu sur l'ordinateur". Oui parce qu'à l'époque il y avait trois jeux sur le seul poste informatique de la petite bibliothèque et j'allais y jouer avant de repartir avec une pile de BD pour mon père, des beaux livres pour ma mère, et des petits romans pour moi (oui une carte chacun, à l'aise.)

Au lycée, j'ai rencontré une documentaliste merveilleuse qui m'a fait découvrir "Les Chroniques de San Francisco" d'Armistead Maupin qui reste l'un de mes classiques devant l'éternel.
J'allais là voir quand j'avais passé les passages cruciaux et j'adorais en parler avec elle. C'était vraiment des moments géniaux.

Et puis j'ai découvert le web, et les livres et ses métiers sont passés au second plan.Et c'est ici qu'est arrivé le métier de Community Manager.

Le retour à l'histoire d'amour fut tardif, mais comme un vieil amant qu'on retrouve, le retour n'en a été que plus fort. Alors j'ai décidé de reprendre mes études pour devenir... Bibliothécaire !

Alors oui, parfois on a cette image :



Et moi aussi, j'avoue. Ou encore l'image d'une dame assez âgée qui aurai assez ressemblé à celles qui peuplaient la bibliothèque de mon enfance. Mais aujourd'hui le métier a changé, et tous les profils s'y retrouvent.

Déjà il faut savoir qu'il y a différents types de bibliothécaire. En gros, vous pouvez choisir de travailler en bibliothèque de lecture publique ( bibliothèques municipales), ou en bibliothèque universitaire. Pas les mêmes publics, pas les mêmes documents, pas les mêmes enjeux. Chacun ses goûts, moi ce sont les bibliothèques municipales qui m'attirent.

Comment j'apprends le métier ?

- Les Etudes 

Il y a plusieurs façons d'apprendre le métier de bibliothécaire. On peut passer par une formation Métiers du Livre, comme par exemple ici à Paris Nanterre et il en existe d'autres en France.

Seulement, quand on est dans une ré-orientation professionnelle, à 27,30,40,50 ans ou plus, on n'a pas forcément envie de se taper deux ans de DUT, trois ans de Licence, ou plus encore ! Et surtout les établissements de financement, que ce soit Pôle Emploi dans le cadre d'une procédure de financement d'une formation (si ça vous intéresse, dites le moi en commentaires, je développerai) ou d'un FONGECIF (c'est à dire - en gros - que votre employeur actuel vous finance votre formation), ils ne sont parfois pas très chaud pour financer des études longues, et préfèrent une formation d'un an diplômante qui vous remettra fissa sur le marché du travail sans passer par la case chômage.

J'ai donc choisi l'option Médiadix qui est le Centre régional de formation aux carrières des bibliothèques. Il permet de préparer les concours, mais dispense aussi une formation pour obtenir un diplôme d'université : Techniques Documentaires et Médiation Culturelle.
C'est donc cette formation que j'ai choisi. C'est une formation qui est accessible sur dossier et entretien. Elle rassemble 28 étudiants de tous âges et horizons différents. Et c'est cette diversité qui fait la force de la classe et de la formation. Personne n'est moins bon qu'un autre,

La formation dure donc de Septembre à Juin et se termine par un stage. Nous étudions tout ce qui fait l'essence du métier de bibliothécaire : les langages d'indexation, les différentes facettes du métier (management, littérature jeunesse, musique, cinéma, animations, accueil...). C'est très complet et intéressant.

Pendant votre année d'étude, vous pouvez choisir de passer les concours d'Etat (plus d'infos ici) et de la Fonction Publique Territoriale , mais aussi pour la ville de Paris (plus d'info ici), si vous avez votre concours, vous serez stagiaire pendant un an, puis titularisé. Sinon, vous êtes contractuel et vous pouvez aller à la pêche aux postes. Et il y en a. Plus en B.U, qu'en B.M, c'est vrai.


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- Le travail sur le terrain 

Après, la formation c'est bien. Mais le boulot en vrai, c'est aussi pas mal. Depuis quelques semaines, j'ai commencé à travailler comme vacataire dans une bibliothèque parisienne. Et rien ne vaut le travail de terrain ! Ça permet de se rendre compte de ce qu'on aime faire, et pas faire !

Moi par exemple, je savais que j'aimais ranger, mais je ne savais pas que le secteur Jeunesse serait un tel coup de cœur. Et pourtant, c'est le cas. Et je ne maîtrise pourtant pas tellement le sujet. Mais cela a été un vrai coup de cœur d'être au contact des enfants et de leurs parents. Ce n'est pas plus doux que les adultes seuls, et beaucoup plus bruyant. Et pourtant...

Qu'on me demande un livre pour une fille qui aime joueur avec les mots, une ado qui cherche le tome 8 de sa série, un papa qui cherche des livres pour le moment du dodo, ou des livres pour une fête d'anniversaire... Chaque jour est une découverte, et aucun ne se ressemble.

Aujourd'hui, je suis seulement vacataire donc j'inscris les personnes, je range et je renseigne. Je ne gère pas de fonds de documents (livres, revues, CD, DVD), je n'anime pas d'ateliers mais déjà j'aime beaucoup mon travail et c'est une vraie révélation.

Une dernière chose : quel changement avec le privé ! Et l'usine que cela peut-être. Ici, on se tire peu dans les pattes pour accéder à un meilleur poste, on ne vous colle pas en service public sans vous former, on vous laisse le temps. Et que c'est bien ! Une vraie bouffée d'air frais. Et c'est tellement bien...

Les bibliothèques ne sont plus un lieu poussiéreux où mamie venait rendre son Harlequin un peu en cachette et papi lire son Parisien. Ils sont toujours là, et on les aime nos anciens, mais c'est aussi un lieu où se côtoient cultures numériques, mangas, ateliers de hacking, musiques, projections...

Venez donc faire un tour !

Ah et les toilettes, ça sera sur votre gauche. Bonne journée.


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